17 déc. 2011
J'ai appris aujourd'hui (grâce aux media, direz-vous !) que la prison de Fresnes a, tout récemment et pour la première fois, invité une pianiste à interpréter devant les détenus des oeuvres classiques, de Bach entre autres. On peut sûrement se féliciter d'une telle initiative, mais je reconnais avoir été encore plus touché par les interviews qui ont suivi le reportage.
L'un des auditeurs improbables, pourrait-on dire, de la soliste -- Mlle Arodaki (?) -- a insisté sur l'émotion qu'il avait ressentie, et qu'il semblait avoir bien du mal à gérer; ce gaillard dont la stature lui aurait permis de figurer dans une équipe de basket américaine, disait que ce récital, le premier de sa vie, l'avait renvoyé loin de là, vers sa petite enfance. C'était la vie qui se jugeait et qui s'invitait à reprendre plus haut le chemin. "Voilà une belle âme, ai-je dit à mes enfants, et vous voyez que dans ces cas-là, la musique vaut mieux que tous les procès et tous les verdicts."
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